Évènement: Concert JIM 2010

La pré-programmation du concert qui aura lieu le mercredi 19 mai 2010 dans le cadre des Journées d'Informatique Musicale est désormais disponible. Au cours de celui-ci pourront être entendues les pièces suivantes:

 

 

Concert JIM 19 mai 2010

 

 

OSCURA de Jean-Claude Risset (2005)

pour soprano et sons fixés sur support

13 minutes

La soprano dialogue soit avec une bande, soit avec un système interactif muni du logiciel MaxMSP. Dans ce dernier cas, sa voix est accompagnée à la fois par une harmonization algorithmique effectuée en temps réel et par des fichiers sonores pré-établis déclenchés par l'interprète. Les fichiers sonores ont été réalisés à l'aide des logiciels suivants : MusicV, MaxMSP, Sound Hack, Peak, Pro Tools.

 

AAGirl de Fernando Garnero (2010, création)

pour violon et électronique

10 minutes

violon : Patrick Schleuter

 

MUTATIONS OF MATTER de Roque Rivas (2008)

pour cinq voix, électronique et dispositif multimédia (vidéo, lumières)

15 minutes

Après avoir étudié les textes de Rem Koolhaas, ceux de théoriciens en architecture et d'archives, et avoir effectué un travail de recherche d'œuvres de référence musicales et documentaires, un musicien et un plasticien ont développé un projet audiovisuel.

Leurs apports complémentaires, en terme de médias et d'univers personnels, ont permis d'élaborer une performance qui marie la musique électroacoustique, la vidéo, l'architecture et la voix. Ces éléments recréent la mixité, la simultanéité, la diversité et l'accumulation que l'on trouve dans la ville de New York. Divers textes permettent de faire des allers-retours dans les quartiers, dans les profondeurs du métro ou dans les hauteurs des gratte-ciels, ainsi qu'autour des différentes étapes de conception et de réalisation d'un projet architectural. C'est la voix qui érige la ville et qui devient ainsi architecture. Le son et l'image seront cette ville, ou plutôt son utopie.

 

*

 

BOGENLIED de Florence Bachet (2005)

pour violon augmenté et dispositif électroacoustique temps réel

12 minutes

violon : Patrick Schleuter

Le violon augmenté contient une puce électronique pesant seulement quelques grammes et placée sur la hausse de l'archet du violoniste. Cette puce est capable de capter en temps réel au moment du concert, les phrasés gestuels que le soliste exécute avec son archet sur les cordes, et de transmettre ces informations à l'ordinateur placé au centre du dispositif électroacoustique.

Pourquoi le phrasé gestuel de l'instrumentiste est-il à ce point intéresssant ? je répondrai qu'il est l'outil qui élabore le son, celui qui façonne le timbre de l'objet sonore par de multiples qualités de célérité, d'énergie ou de position de l'archet sur la corde. Ce qui m'intéresse donc en tant que compositeur, c'est de placer mon écoute dans ce lieu réservé de l'instrumentiste, de capter ses phrasés gestuels et de créer à partir de ces données, un système interactif d'un genre tout à fait nouveau entre l'ordinateur et le musicien. Car ici, l'espace sonore électroacoustique est entièrement piloté par le coup d'archet du violoniste.

 

DUELLE (extraits : parties III, V, VII, X, XI) de François Nicolas (2001)

pour mezzo-soprano, violon, piano et électroacoustique diffusée par la Timée

20 minutes

Récusant l'hypothèse de deux mondes musicaux (le monde instrumental et le monde électroacoustique), on soutiendra que la Timée projette des images musicales susceptibles d'entrer en dialogue avec la musique projetée par les instruments et la voix chantée, le tout déployant un seul monde, suffisamment vaste pour inclure des images de ses propres parties.

Le génie singulier de la Timée réside dans sa capacité à mettre ensemble différentes voix, à déployer l'harmonie de divers plans sonores, à soutenir la polyphonie d'images musicales simultanées. Cette capacité déplace l'ancienne répartition des rôles (qui réservait aux instruments live la fonction discursive, pour disposer les images électroacoustiques en fond sonore et milieu spatial). D'où des questions renvoyées par la Timée à la musique instrumentale : comment celle-ci, n'ayant plus l'apanage du discours musical, soutient-elle sa partie propre et dialogue-t-elle avec la polyphonie projetée par la Timée ?

Soit l'enjeu suivant : qu'est-ce que la Timée est susceptible d'apprendre à la composition traditionnelle (instrumentale et vocale) ? À cette question, Duelle répond : cela majore la compossibilité musicale de voix hétérogènes. D'où une dynamique de l'œuvre progressant par superposition jusqu'au point où « l'harmonie » basculerait en pure cacophonie.